Un jour ordinaire de 2019.
– Maman, il y a une fille, à l’école, qui a dit qu’il existait une nouvelle application. Tu écris toutes les informations sur toi, ton âge, ta grandeur, si t’es forte en math… Plein d’infos. Et après, ils t’envoient la date de tes premières règles.
– Ah bon ? Et qu’est-ce que tu en penses ?
– Ben… Je pense que ce sont des mensonges.
Ouf. Déjà ça. Ma fille fait preuve d’un bon sens critique et d’une analyse personnelle. Pas mal pour son âge. Vivement que ça tienne durant toute l’adolescence à venir !
– Mais pour elle, ça a marché au jour près.
Bon. Je ne peux pas lui en vouloir de douter, non plus. C’est normal.
Comment aurions-nous géré toutes ces informations venant de toute part à leur place, nous les bons vieux dinosaures qui avons entr’aperçu la vie virtuelle en vitesse « moins dix mille » du haut de la vingtaine ?
– Je ne veux pas faire comme Ginny.
Alors, pour tous ceux qui ignorent qui est Ginny, il s’agit d’un personnage vivant dans le monde d’Harry Potter, le sorcier le plus célèbre de ces dernières années.
– Tu sais, le journal de Voldemort ?
Voldemort fait également partie de cette série de romans fantastiques. Ce mage noir a créé un petit livre, d’apparence vierge, qui répondait – de manière magique – à ceux qui écrivaient à l’intérieur. Ginny l’avait découvert et s’y était confiée, à l’instar d’un journal intime. Mais la magie de Voldemort l’avait piégée en utilisant tout ce qu’elle y avait couché. Par contre, je ne vois toujours pas le rapport entre Ginny, les règles et les applis sur téléphone.
– Maman, il ne faut jamais se confier à quelque chose capable de te répondre tout seul. Ginny a écrit dans le journal de Voldemort et s’est fait piéger. Moi, je ne veux pas écrire toutes mes informations personnelles sur un smartphone.
– Parce que tu ne sais pas qui réceptionne et fait usage de ces renseignements sur toi ?
– Ben oui !
A ce niveau-là, j’avoue que ce n’est plus juste de la fierté qui explose dans mon cœur de maman. C’est une véritable admiration ! Merci Joanne Rowling 😉
