« Le code social est un ensemble de règles qui font loi en matière sociale » (Larousse)
Ah, ces bons chers vieux codes sociaux. Pertes de temps pour tout esprit sensé qui se respecte. Et pourtant, l’être humain n’a matériellement pas le temps de discuter de manière futile : entre famille, job, sport, amis, ménage, développement personnel, enrichissement culturel, arts, loisirs, dodo, et détente bordel !… Il n’y a pas une seconde à perdre. Alors pourquoi se complaisent-ils dans ces paroles (parolèèèè parolèèè) insipides qui n’apportent à la vie qu’une profonde monotonie désuète ?
- Il fait beau, hein ? Oohhhh… Quelle pluie ! Quelle fricasse…
Oui, cher lecteur : la météo est la cause fondamentale du mal-être humain. Beau soleil (non mais quand même, rester dedans par ce temps !), pluie (rrhhh mais ça noie le moral, comment on peut se concentrer ?), température (mais ce froid ! Et on parle de réchauffement climatique ?).
De plus, heureusement qu’à chaque rencontre entre deux spécimens, l’un se croit obligé d’annoncer la météo à l’autre qui visiblement ne doit en avoir aucune idée. Et gare à celui qui aurait une idée différente du BPHC (bon petit humain conventionnel) : le « Ah moi j’aime bien la pluie » ne saurait être toléré.
- Qu’est-ce que tu fais, pendant les vacances ?
La question primordiale de tout être humain : bien que la curiosité soit jugée comme vilain défaut, l’individu terrestre a un irrépressible besoin vital de connaître l’emploi du temps de son voisin. Cela définit-il un véritable souci pour son prochain ? Va-t-il lui rendre visite ou l’appeler plus souvent s’il ne fait rien de spécial ? Ou cela ne reflète-t-il qu’une envie de comparaison ? Qui finalement n’aurait comme résultat que deux possibilités : soit la jalousie, soit la satisfaction que ses propres vacances seront meilleures ?
Et surtout, est-il acceptable pour un BPHC d’avouer : « Je n’aime pas partir en voyage et je reste chez moi » ? Et d’enfoncer le clou : « Et c’est mon choix et cela va me rendre heureux » ?
- Pis tu fais quoi, maintenant ?
Évidemment, pour l’être humain, le travail se voit considéré comme le point culminant désignant sa valeur. D’autres éléments, comme la voiture, les vacances, la maison, l’habillement, le téléphone, la coupe et la couleur de cheveux, et cætera, suivent dans le classement.
Pourtant, le BPHC est profondément émotif et compatissant envers l’autre qui ne peut travailler. Attention toutefois à ce que celui-ci ne sourie pas trop et ne parte pas… en vacances ; ce serait excessif pour un individu vivant au crochet des autres. Il convient alors à ce moment de passer sur le sujet neutre par excellence : le temps qu’il fait…
Faut-il vraiment se plier aux codes sociaux absurdes pour faire partie d’un groupe ? Faut-il vraiment faire partie d’un groupe pour avoir de la valeur ? La diversité des opinions n’est-elle pas par définition une richesse ? A plusieurs on est plus fort ; encore faut-il savoir aller à l’essentiel.