Désolée pour le dérangement

« Je ne te dérange pas ? »

« Loin de moi l’envie de vous déranger… »

Déranger ou ne pas déranger, telle est la question.

D’un côté, d’où vient notre peur de déranger ? Sensation de ne pas faire juste, de s’incruster ? De ne pas avoir sa place ? Qui n’a jamais eu ces questions dans la tête ? Qui ne s’est jamais abstenu de dire ou faire quelque chose par peur de déranger ? De prendre la place de quelqu’un d’autre ?  Est-ce toujours justifié ? Ou seulement certaines fois ? Ou jamais ? Etre sans cesse sur la retenue, n’est-ce pas étouffant?

On dérange lorsqu’on fiche en l’air l’ordre social, l’ordre établi, les schémas usuels, les codes sociaux normaux (pour ceux qui les pigent). On dérange par la remise en question de toutes ces choses. On dérange parce que, à quelque part, on pique là où ça fait mal. Et pourquoi on ne le ferait pas ? Par peur du qu’en dira-t-on ? Qu’est-ce qui nous retient?

Et bien sûr, d’un autre côté, y a-t-il des personnes qui nous dérangent, nous ? Des individus qui nous énervent ? Qui nous font peur ? Différents de nous? Des gens qui font sans cesse le buzz sur des choses moyennement appréciables ? Dans ce cas, pourquoi tout ce qui est choquant ou hors cadre nous affecte à ce point ? Est-ce de la haine? de la peur? de l’admiration ?

Certaines personnes ont dérangé l’ordre établi et avec le temps, on s’aperçoit cependant que leur schéma de pensée n’était pas si…à côté de la plaque. Je pense à tous les scientifiques qui se sont évertués à remettre en question des certitudes établies depuis la nuit des temps et qui ont fait découvrir à tout le monde de nouvelles perspectives, par exemple. Dans ce cas, n’a-t-on pas besoin d’être bousculé pour justement aller de l’avant et nous faire réfléchir sur certaines questions ? Quitte à ce que cela renforce nos idées ?

Est-ce tellement difficile de trouver le bon équilibre ?

Sur ce, Cher Lecteur, je suis désolée pour le dérangement. Je te souhaite une bien belle journée, qu’elle soit « dans » ou « hors » cadre.

Retour