Si on s’intéresse un tant soit peu aux différents sujets de l’actualité, on ne peut que le remarquer : pourquoi autant d’incohérence ?
On sait que ce qui passe au grand public est trié, déformé, voilé, ébréché, couvert, modelé, remodelé, affaissé…. (enfin, je pense que vous avez pigé le concept), mais les sujets restent les mêmes :
- Les guerres
- Les catastrophes naturelles
- Événements particuliers (fêtes, festivals, départ en vacances…)
- Nouvelles réglementations
Toutes ces informations transmettent de l’émotion. Est-il vraiment possible de ne rien ressentir en voyant toutes les images diffusées, en écoutant des personnes interviewées dans leur malheur, en prenant connaissances de nouvelles courbes de je-ne-sais-pas-quoi ? On informe = on touche.
Mais lorsque toutes les catastrophes naturelles découlent du changement climatique qui découle de l’activité humaine dont je fais partie, inévitablement on se pose des questions sur notre mode de vie. Oh, mince, j’aurais pu y aller à pied, oh zut, j’ai oublié d’éteindre la lumière, oh, et moi qui ai passé trop de temps sur Internet et sur mon canapé… Donc, on se culpabilise à chaque iceberg fondu, à chaque avalanche, à chaque tempête, à chaque sécheresse, à chaque feu de forêt.
Parallèlement… les guerres. On voit l’horreur, des vies complètement foutues, des enfants qui crèvent de faim autant qu’ils crèvent le cœur des téléspectateurs impuissants. Et les bombardements. Et les drones. Et encore les missiles, les bombes, les explosions. Des villes détruites. On se demande quel est le bilan carbone d’une telle guerre et de toute la reconstruction que cela engendrera, probablement sur plusieurs décennies (une fois que la guerre sera terminée…) Et là, on se dit : « Mais qui souhaite et décide ça ? » En tout cas, pas ceux qui subissent la guerre de l’intérieur. Et pris en sandwich entre toute la compassion envers les populations touchées et la rage contre ceux qui mènent ces combats, on ne peut s’empêcher d’utiliser des litres d’eau pour laver ses carottes tout en râlant sur son natel qui se décharge bien trop rapidement et qu’il faudra changer, parce que de toute façon c’est moins cher que de le faire réparer. De toute manière, c’est pas un individu tout seul qui va changer quelque chose à ce monde.
Et, tout en étant touché mais en vivant à l’écart des guerre et des catastrophes climatiques, on ne pense qu’à multiplier les feux d’artifice, les spectacles de drones, les vacances en avion, et, bien entendu, les recherches inutiles sur Internet et les générations d’images par l’IA. Ben oui, mais j’ai fait ma part : je suis allée acheter ma salade à vélo (électrique, bien sûr) trois fois cette semaine. Je mérite de me faire plaisir.
L’être humain… un vrai mystère.