Petites Lignes

Feuilles de Vies propose alors à toutes les petites feuilles de partager une anecdote de vie, une histoire drôle ou émouvante, une expérience enrichissante ou un grand moment de solitude… Votre chemin est unique, offrez-nous-en une image 😉

Ecrivez-nous quelques lignes à feuilles-de-vies(at)l-une.ch! Nous nous réjouissons de vous lire et de publier votre récit.

 

 

Confinement: Le Technorama

Un jour, bien avant le confinement, j’étais au Technorama avec ma classe. Je m’amusais au pont qui tourne avec une amie et on s’est perdues, on ne voyait plus les autres! On a cherché partout, au rez-de-chaussée, au premier étage… On est allées au deuxième étage, même au troisième. Mais, pendant qu’on était au troisième étage, les autres sont redescendus au deuxième: ils nous faisaient une farce!

Quand on a su cela, on a pris des mines fâchées et on a tous éclaté de rire 😉

Laure, 11 ans

 

 

Confinement: Un élève à la place du prof

Alors, chers élèves, voilà le programme de la journée. On va commencer par du foot. Ensuite on poursuivra avec du handball. Après la récré, on fera de l’athlétisme. Une fois à l’intérieur, on jouera au basket. Dans la classe, on travaillera à un atelier cuisine. Et on finira avec une party-crêpes!

Antoine, 8.5 ans

 

 

Confinement: Journal (1)

Aujourd’hui, on a fait une journée pyjama. Je n’ai rien fait, mis à part tout le français, les maths et l’anglais de la semaine.

Je suis également très choquée de ce que mon frère a posté sur le blog de sa classe. Il a dit que jouer avec moi, c’était horrible et qu’il était très malheureux! Non mais vraiment, il n’est pas très cool!

Abigael, 11 ans

 

Bon appétit!

En ces temps festifs, les plats ne sont pas seulement une manière de faire fonctionner notre organisme, mais surtout un vrai moment de partage. On pourrait penser que les repas ont toujours poursuivi l’objectif de rassembler les gens, mais dans les années 60, cela en était parfois autrement.

Petite ligne d’une vie à l’Ecole Normale, à Fribourg, durant cette période d’habitude si colorée! Dans cet établissement tenu par des Soeurs, il fallait, pour tenter de se rassasier, prier Dieu et… avoir… la foi 😉

Merci Anne pour ce délicieux témoignage!

 

 

Cauchemar en cuisine à Saint-Agnès

 

A Saint-Agnès, les repas étaient tout simples, accompagnés de salade… parfois protéinée. Cette version exotique fortement appréciée dans certaines parties du monde créa chez moi une aversion presque définitive pour la salade. Un peu trop avant-gardiste, apparemment ! Il me fallut plusieurs années avant de réussir à en apprécier à nouveau, même à la maison. Les vers m’avaient tout simplement vaccinée de ce mets quotidien. En parlant de bonnes choses, j’eus même un jour la charmante surprise de découvrir dans ma soupe… un nœud de cheveux entier.

 

Les raviolis – en boîtes – représentaient un repas très estimé. (Les étudiantes n’étaient certes pas difficiles !) Néanmoins, comme il y a toujours un souci à relever, chacune n’en recevait que six dans leur assiette. Peut-être que la qualité prime sur la quantité ; cela dit il faut avouer que c’est un peu léger pour assouvir sa faim. Lorsque nous demandions à nous resservir, il n’y en avait plus. Dommage.

 

En campagne, un plat connaissait un succès certain : bon pour la santé et peu onéreux, il réunissait tous les critères importants pour les familles. Comparativement aux raviolis en boîtes, le foie de veau est particulièrement riche en protéines, en vitamines A et D, et en beaucoup d’autres minéraux essentiels. A Saint-Agnès, les Sœurs, toujours très soucieuses des éléments nutritifs et des bienfaits de leurs produits pour la santé de leurs jeunes étudiantes, nous en proposaient alors régulièrement à dîner. Un jour de livraison, j’eus la chance d’apercevoir les livreurs décharger leur cargaison de foie. En tant qu’externe, j’étais véhiculée à Fribourg par ma sœur et son fiancé ; je devais alors entrer dans l’école par derrière et emprunter la même porte que les livreurs. je fis donc une découverte de taille : le foie que nous allions déguster à midi était… vert.

Vert… Comme cette couleur magnifique annonçant l’arrivée de la belle saison. Le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, les oiseaux commençaient à gazouiller, le gazon poussait, offrant alors à toutes les observatrices de la nature leur belle couleur printanière. Une obligation apparaissait alors : il fallait faucher ces brins verdoyants.

– Ah ! s’exclamaient certaines étudiantes. Demain, il y aura des épinards !

On pourrait croire à une mauvaise blague. Il se trouve pourtant que chaque année, ça concordait. Le fait était toujours vérifié le lendemain. Prises alors d’un doute raisonnable, nous refusions de manger cet accompagnement vert haché fin. Ainsi, le surlendemain, les fameux épinards se retrouvaient dans notre soupe. Il n’y avait pas de petit profit…!

L’homme ou l’oignon

Rhhooo, la poisse. Rien ne fonctionne. Je rajoute un coussin, me tourne à gauche, avale un Fischerman Friend qui vendange les sinus, me retourne à droite, au milieu, enlève le coussin, me tartine de Vicks Vaporub pour la troisième fois… Mais non. Mon nez reste bouché et je ne peux pas respirer. Pourtant, je suis fatiguée et ma seule envie, c’est de dormir. DORMIR !!! Ce n’est pas ce minuscule virus insignifiant qui va réussir à m’enlever l’accès à mon oxygène vital. Je respirerai, et je dormirai. Le rhume pèse sur mon humeur, devenant légèrement amère. Je sais également que si je dors la bouche ouverte, non seulement ce sera la sécheresse, mais en plus, ma gorge sera irritée à mon réveil… et il n’y aura pas que ma gorge… Que puis-je faire pour retrouver le souffle de vie ?

Bien sûr ! Mon amie « La Cacahuète » – une belle blonde aux yeux bleus qui parle avec des vrais mots, pas une arachide qui me transmettrait des voix dans ma tête – m’a toujours dit :

– Ben… Dors avec un oignon !

Evidemment ! Préférant en temps normal dormir avec mon homme, je décide de virer ma cuti. La survie prendra le dessus sur le confort et l’amour. Demandant à l’un d’aller me chercher l’autre (je ne vais pas me lever, tout de même), le mâle arrive quelques minutes plus tard, une petite assiette à la main, contenant quatre quarts du bulbe si convoité.

Plongeant mon nez à l’intérieur, je sens… rien du tout. Ce serait pareil s’il m’avait rapporté un bâton de cannelle ou l’œuf devenu kiwi vert et poilu au fin fond du frigo. Tant pis. Je fais confiance à la Cacahuète : le coup de l’oignon, ça a marché à chaque fois… jusqu’à aujourd’hui du moins. Il s’agit tout de même de ma dernière chance. Au pire, une fois devenue fantôme, j’irai hanter cette-amie-qui-est-censée-me-vouloir-du-bien, toutes ses nuits… qu’elle soit elle-même avec homme ou herbacé dans son plumard.

Désirant mettre toutes mes chances du côté de l’oignon, je me retourne, dos à l’homme. Et tout gentiment, le miracle se produit, encore une fois. Les doux effluves de cette plante odorante libèrent peu à peu le barrage muqueux de mes fosses nasales. L’air passe à nouveau et je m’endors donc dans les bras de cette belle plante.

Au matin, je bénis Dieu et ses oignons, ainsi que toutes les cacahuètes du monde. Ce légume m’a dégagé mon nez, me permettant de passer une belle nuit de sommeil (pas comme avec l’homme… où je suis obligée de dégager moi-même lorsque son nez se met à ronfler).

Malheureusement, une exception mettant toujours fin aux choses qui pourraient être simples, ma sœur a trouvé les limites de ce merveilleux remède au sein de sa famille doublement nombreuse :

– Mon numéro 5 a la crève, il dort pas et je suis crevée.

Alors, arrivant telle la grande héroïne avec une baguette magique :

– Ben… Fais-le dormir avec un oignon !

Mais là, le choc :

– Ca marche pas.

Le blanc, l’incompréhension, ma vie qui s’écroule. Mon neveu aurait-il un système immunitaire venu d’un autre monde ? Pourquoi ? Comment ?

– Il le bouffe.